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Vendanges, mon J’aime/J’aime pas …
Par Sandrine Dovergne | 21-09-2017
Mon J’aime, j’aime pas des toutes Premières vendanges du Domaine de la Luolle

J’aime barrer une chose faite sur la to doux liste et ces premières baies ont été cueillies avec fierté, enthousiasme, frénésie et éreintement …Un certain Fast and Furious où la bonne fatigue croise une énergie formidable ;

J’aime une rentrée tout à fait insoupçonnable : cette fois elle n’est ni des classes, ni littéraire, elle est composée d’éléments perturbateurs, fantaisistes, agités, fédérateurs qui participent… à la bonne ambiance du groupe : les vendangeurs. Avec Guy dans les vignes, une dynamique se crée sur une courte période, entre rire, labeur et impertinence ;

J’aime l’arrivée de la troupe le matin : l’un est allé chez le barbier et arbore une chemise blanche, l’autre raconte une cafougnette, une autre encore soulage les maux de dos, d’épaule ou de genoux par une séance de reiki, une linguiste permacultureuse devise sur les mots du vin …

J’aime appuyer sur le déclencheur de mon appareil photo et saisir des instantanés de ce millésime initiatique et tellement précoce: celui de tous les possibles, une belle promesse ;

J’aime les surprises des casse croutes au soleil : que l’un ou l’autre relève la tête, le dos, les mains encore actives, le sécateur toujours excité avec un grand sourire ou un clin d’oeil pour de la tarte aux pommes, du chocolat au lait, de la brioche, un pain maison, des câlins, de la tendresse bordel … Au fait « c’est quand la Paulée ? »

J’aime qu’on nous redise  » bon vent » pour cette aventure là … espoir de « bon vin »… et l’on songe à ces mots de Nougaro « Et puis surtout, bien souvent, très souvent, y des coups, des beaux coups, beaucoup d’vent… tour à tour vent émouvant, ENIVRANT, déchirant. Allégresse et détresse qui s’mélangent : vent de diable et VENTS D’ANGES! » et comme sur le voilier, un seul maître à bord, Olivier (après la nature et l’indomptable réel quand même) ;

J’aime les tous petits moments où il ne se passe plus rien en fin de journée de cueillette, quand on est simplement bien … et aussi entendre le bruit de la nuit quand enfin on dort …Avec l’impérieuse nécessité de rester concentrés jusqu’au bout de la récolte ;

J’aime tous les soutiens qu’on a reçus : des messages comme des bouteilles à la mer, des Like, surlike, et des Je t’aime moi non plus  » vous êtes dingues mais on adore »  » à quand la dégust ? »  » De tout cœur avec vous  »  …

J’aime l’espace-temps indéfini du cuvage avec ma raclette et mes bottes: les odeurs, les bruits de fermentation, les envies, les paroles, le secret de notre nouveau monde qui sécrète notre premier millésime … avec l’idée qu’il reste tant à apprendre de la vigne, du vin … et des Hommes ;

J’aime découvrir petit à petit la recette du vin : un cépage, un sol, une orientation, une bonne dose de soleil, quelques soirs de pluie et de brouillard, un soupçon de rafle, le rythme des lunaisons avec une veille toute particulière à la lune rousse d’avril ou la lune de fraise, un sacré travail, de l’abnégation et des remises en question, être bien entouré, être malin et aussi altruiste, aimer les lianes, la nature et la vie … et le temps de s’exprimer pleinement !

 

J’aime pas les jours de pluie, certes juste avant les vendanges ça repulpe nos baies de chardonnay, de pinot, de gamay ou d’aligoté qui resplendissent noblement… Oui mais pendant la récolte, ça enlise et l’équipe finit embourbée…A conjuguer savoir à tous les temps  » je sais qu’il pleut, je sais qu’il a venté, je sais qu’il fera beau » !

J’aime pas que notre mascotte Moby embête les vendangeurs, chipe du raisin, salisse la maison, jappe sur les travailleurs … faudrait mieux l’élever cet amour de chien !

J’aime pas embarquer les gens qu’on aime dans les galères … faut reconnaitre que la traversée de l’Atlantique par rapport aux vendanges c’est peanuts ! Jean et René ont préféré embarquer avec nous à la Luolle plutôt que portés par Eole et pour cela on les remercie d’être des équipiers incroyables ;

J’aime pas choisir entre cocktail et bon vin … et pourtant il a fallu trancher entre Mojito et bulles de crémant parfois car notre stagiaire  Alex est un formidable barman en devenir ;

J’aime pas être ridicule un peu trop souvent… et encore une fois mettre la voiture dans le fossé. C’est arrivé après un gouter (non arrosé je précise) dès le deuxième jour des vendanges : une légende se confirme … ça doit être à cause du raisin qui colle, du caillou dans la chaussure ou de quoi déjà ?

J’aime pas que notre super équipe entonne  » j’ai mon rhumatisme qui devient gênant » … Ah au bout de quelques jours ils ne savent même plus où ils ont mal. Comme diraient les plus jeunes, c’est vraiment un travail de mutant.

J’aime pas que mon téléphone soit aux abonnés absent quand il reçoit des gouttes, est négligemment resté dans une poche, n’a pas été rechargé ou est posé sur le pressoir … Pour la responsable logistique, c’est pas gagné ;

J’aime pas les sandwich SNCF, c’est pourquoi j’ai tenté de les faire variés, avec une bonne dose d’amour, un tantinet d’humour, pas assez de beurre sans doute et beaucoup de cornichons ;

J’aime pas les engins flambant neuf, ça me déprime, je préfère les jolies gimbardes, les vieux tacots, les tracteurs vintages … histoire d’être encore plus cohérent après avoir été éco-errants. le syst DD , le syst D, les trépidations des machines ;

J’aime pas qu’on transforme la plus belle piste de danse jamais vue en Bourgogne en cuvage, il a fallu abandonner la rumba dans l’air pour installer les cuves … Mais heureusement nous avons encore le Looping, la boite de nuit la plus proche, à découvrir tantôt.

J’aime pas les imperturbables questions d’ado du style, genre, grave  » il me faut un répertoire et un agenda pour demain matin sans faute » vers 22h30 la veille de la rentrée, en pleine vendange  toutefois nous les remercions encore pour leur active participation durant leurs vacances déjà finies;

J’aime pas qu’on croit que c’est un travail isolé, loin du monde comme il va, rien n’est grave ici mais tout est sérieux, sans blablabla des neurones et totalement impliqués sur notre chemin de faire : c’est master class permanent dans la holding, en live sur nos audits, on se fait du consulting sur nos check list, avec des conf call entre the country side et l’ open space cellar ! What else ? Detox and wine…

Voilà pour ces toutes premières vendanges : « Je ne suis rien je le sais mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout (ce qui fera notre vin) « inspiré de V.hugo

Plus que tout j’aime le retour au calme de l’équinoxe de l’automne, cette lumière dorée, pour pouvoir dire un tout grand merci à tous nos sympathiques vendangeurs et collaborateurs de cette année 2017 !
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